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Questions à Louis Masson, Président U2P Auvergne-Rhône-Alpes

L’IFPPC continue son cycle d'interviews des acteurs rencontrés au cours des échanges organisés au sein des compagnies régionales pour faire connaître les mandataires de justice et les outils à la disposition des entreprises en difficulté.  

Présentez-nous l'U2P Auvergne-Rhône-Alpes, qui sont vos adhérents et quelles sont vos activités principales ?

L’U2P, Union des entreprises de proximité, est l’une des trois organisations patronales interprofessionnelles françaises. Elle représente 3,5 millions d’entreprises de proximité dans les secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales, soit les 2/3 des entreprises françaises, et réunit 5 organisations professionnelles : la CAPEB (bâtiment), la CGAD (alimentation et hôtellerie-restauration), la CNAMS (fabrication et services), l’UNAPL (professions libérales) et la CNATP (travaux publics et paysage).

L’U2P se mobilise aux côtés des entreprises de proximité autour de 3 missions principales : les défendre, les représenter, et les promouvoir. À l’écoute constante des évolutions de l’entrepreneuriat, notre organisation évolue pour mieux répondre aux besoins d’accompagnement des entrepreneurs et des indépendants avec qui elle partage des valeurs clés essentielles ; l’indépendance, le savoir-faire, la vocation et le sens du travail.

En région Auvergne-Rhône-Alpes, l’U2P représente plus de 400 métiers, 455 000 entreprises, 887 360 actifs et 38 200 apprentis (37% des apprentis de la région).

L’U2P porte la voix de tous les artisans, commerçants et professionnels libéraux et se mobilise à leurs côtés pour défendre l’économie de proximité de demain. Aujourd’hui, elle les soutient face aux évolutions sociétales et économiques majeures, comme par exemple, les effets de l’inflation, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, les complexités administratives ou encore les difficultés de recrutement. Elle agit constamment auprès des élus et des pouvoirs publics pour obtenir des mesures simples, efficaces et accessibles pour toutes les TPE.

Quelle analyse faites-vous de la période actuelle et des difficultés rencontrées par les entreprises de la région ?

Dans un contexte général toujours marqué par une inflation élevée et lente à refluer, l’activité des artisans, des commerçants et des professionnels libéraux connaît un nouveau recul au troisième trimestre 2023, révèle le baromètre trimestriel de l’U2P. (Enquête menée chaque trimestre pour l’U2P par Xerfi Spécific auprès d’un échantillon représentatif de 7 675 chefs d’entreprise.) 

Si l’économie française dans son ensemble a fait mieux qu’attendu, en partie grâce à une timide reprise de la consommation des ménages, l’évolution de l’activité des entreprises de proximité en volume s’établit à –1,5 %, en négatif pour le cinquième trimestre consécutif. 

Les artisans du bâtiment et des travaux publics ont vu leur activité décroître à un an d’intervalle, avec une baisse en volume de 0,9 % malgré une progression en valeur (2,4 %) — inflation oblige. 

Dans le même temps, le secteur de l’artisanat et du commerce de l’alimentation connaît un recul sensible de 5,9 % en volume, avec une activité très dégradée pendant la période estivale. 

Le secteur dans son ensemble pâtit d’une inflation massive sur les produits alimentaires. L’hôtellerie-restauration fait exception, avec une activité en progression (1 %) grâce au retour marqué du tourisme international et à une météo clémente en fin de saison.

 Pour les entreprises de proximité de la fabrication et des services, la baisse du volume d’activité s’amplifie au cours des mois d’été, pour s’établir à –2,3 %, tirée par la fabrication (–3,6 %). 

 Enfin, les professionnels libéraux voient leur activité stagner à 0,4 %, et même se contracter légèrement (–0,9 %) pour les professions libérales des techniques et du cadre de vie.

Si les situations apparaissent disparates, la tendance générale demeure source d’inquiétudes pour les chefs d’entreprise. Ils sont ainsi deux fois plus nombreux (18 %) à faire état d’une dégradation de leur trésorerie ce trimestre que le contraire, et seulement 14 % anticipent une activité plus soutenue au quatrième trimestre.

La conjoncture actuelle doit nous interpeller. Elle souligne les faibles marges de manœuvre dont disposent à l’heure actuelle les chefs d’entreprise de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales pour s’adapter à un contexte de consommation atone et d’inflation, qu’il s’agisse de recruter ou de revoir leur structure de coûts pour améliorer leurs marges.

Quel regard portent vos adhérents sur le travail des administrateurs et mandataires judiciaires ?

Nos adhérents n’ont pas forcément, selon nous, une connaissance juste et précise des rôles et missions dévolus aux administrateurs et mandataires judiciaires. Il est important pour nous de permettre à nos adhérents de mieux comprendre le fonctionnement des tribunaux de commerce et ce que chacun des interlocuteurs peut apporter à un dirigeant qui rencontre des difficultés.

Que retenez-vous de vos échanges récents avec Maître GUYONNET, le représentant régional de l’IFPPC ?

L’intérêt de nos échanges avec Maître Guyonnet était justement de démystifier le travail des administrateurs et mandataires judiciaires en montrant tout l’intérêt des mesures préventives à prendre par le chef d’entreprise qui peut ainsi bénéficier des conseils et de l’accompagnement des administrateurs et mandataires judiciaires. Les participants à la réunion ont bien compris qu’une ouverture de procédure soulage le dirigeant, y compris psychologiquement, et que l’objectif est d’assurer la pérennité de son entreprise.

Les échanges ont aussi porté sur la conjoncture actuelle et en particulier sur celle des TPE de l’artisanat et des professions libérales, pour lesquelles il existe des signaux d’alerte, tout en constatant l’hétérogénéité des situations selon les métiers et les localisations. La vision de Maître Guyonnet ainsi que son franc-parler ont été appréciés, ils permettent de prendre du recul et de se faire une idée générale de la situation. Ils permettent aussi de réfléchir à la situation de chacune de nos entreprises, mais aussi aux actions à mener par nos organisations professionnelles pour informer et sensibiliser nos adhérents. L’importance de pouvoir conserver une trésorerie avec une comptabilité à jour a aussi été mise en avant.

Le remboursement du PGE, qui plombe les investissements, est aussi un sujet récurrent dans l’artisanat et les professions libérales. Il a bien sûr fait l’objet d’un débat sur les relations avec les banques. 

Comment pourrait-on améliorer l’information des dirigeants sur les moyens et les acteurs à leur disposition pour faire face aux difficultés ?

Cette question sur la diffusion de l’information vers les dirigeants est capitale. Elle concerne beaucoup d’autres sujets et je reprends ma réponse à votre première question : le dirigeant est seul et se concentre sur le bon fonctionnement de son entreprise. Il a donc peu de temps à consacrer à d’autres sujets qu’il ne trouve pas prioritaires. Cependant, c’est le rôle des organisations patronales comme l’U2P mais aussi des organisations patronales de métier membres de l’U2P, de diffuser l’information vers les adhérents et même plus largement. Des interventions du type de celle de Maître Guyonnet sont à reproduire lors des réunions de ces organisations professionnelles. Et là, il y a un gros travail régulier de « labourage » de terrain à faire, d’autant que le bouche-à-oreille fonctionne très bien dans nos secteurs d’activité. La pédagogie par l’expérience et l’exemple avec des témoignages est la meilleure et la plus adaptée pour sensibiliser et mobiliser nos dirigeants, y compris sur les réseaux sociaux.       

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